"Diffuser les mathématiques (et les autres savoirs) comme outils de connaisance et d'action"

 

                     

DÉBUT

0. Organisé par:

1. Objectifs du Congrès

2. Le collectif scientifique

3. Le Comité d'organisation

4. Interventions invitées

5. Appel à  communications et posters

6. Le calendrier

7. Renseignements pratiques

8. Personnes à contacter

9. Présentation du thème et des axes

10. Fiche d'inscription

11. Quatrième annonce

12. Lectures d'orientation
13. Programma
14. Comunications

Ier CONGRÈS TAD

UZÈS (France)

 

Du 31 octobre  au 3 novembre, 2007

 

9. PRÉSENTATION DU THÈME ET DES AXES

LE THÈME DU CONGRÈS

Le titre donné au IIe congrès international sur la théorie anthropologique du didactique, « Diffuser les mathématiques (et les autres savoirs) comme outils de connaissance et d’action », appelle de brefs commentaires.

è Ce titre se réfère d’abord à la diffusion de savoirs à travers la société. Enseigner un savoir est une manière particulière d’en tenter la diffusion. En particulier, l’École (de la maternelle à l’université) est un lieu d’enseignement de savoirs, même si tous les savoirs diffusés par l’École n’y sont pas pour autant formellement enseignés. La référence au fait de diffuser des savoirs marque ici l’attention portée aux diffusions non classiques – voire « sauvages » – des savoirs, et cela a priori dans toutes les institutions de la société où des processus de diffusion peuvent être observés.

è Les savoirs au cœur de ce congrès sont d’abord ce qu’on peut nommer les sciences mathématiques, c’est-à-dire les sciences à forte teneur mathématique. Pourtant, quoique ainsi arc-bouté aux problèmes de didactique des savoirs mathématiques, le développement de la TAD doit aujourd’hui se donner pour matériau et pierre de touche la diffusion sociale de tout savoir institutionnellement repérable. Le titre du congrès prend acte discrètement de cette exigence, comme le fera aussi le choix des communications retenues par le collectif scientifique réuni autour de ce deuxième congrès.

è La diffusion sociale (et en particulier scolaire) des savoirs est traditionnellement marquée par le poids du paradigme « monumentaliste », dans lequel l’organisation de la diffusion des savoirs prend, bon gré, mal gré, la forme d’une « visite » des savoirs à diffuser, sur le modèle de la visite de ces monuments dont on ne vise plus guère à comprendre (et à faire comprendre) l’utilité, le rôle, la signification dans les systèmes de connaissance et d’action où ils prenaient place autrefois. Contre cette dégénérescence épistémologique (qui atteint son acmé dans certains jeux télévisés mais n’est pas absente de l’École d’aujourd’hui), les travaux du congrès s’efforceront d’explorer l’économie et l’écologie du seul paradigme épistémologique authentique, où les savoirs sont créés et diffusés comme systèmes d’outils pour comprendre le monde de façon rationnelle et pour y agir de façon bien contrôlée. De cela découle la référence du titre aux savoirs comme « outils de connaissance et d’action », référence qu’il faut entendre comme fixant son cap au congrès.

L’AXE 1. LA TAD DANS LE CONTINENT DIDACTIQUE AUJOURD’HUI

è Par « continent didactique », on désigne en premier lieu le champ des travaux de recherche en didactique. Mais l’expression renvoie aussi à l’ensemble des institutions d’enseignement et de formation (et à leur noosphère), dans la mesure où les manières de faire et de penser présentes en leur sein sont des transposés proches ou plus lointains de créations de la recherche en didactique.

è L’axe 1 comporte assez naturellement deux sous-axes :

– d’une part, il s’agit d’étudier l’état et la dynamique de la diffusion et de la qualité de la réception au sein du continent didactique des outils théoriques, technologiques et techniques apportés par la TAD ;

– d’autre part, il s’agit d’étudier comment la TAD peut rendre raison des travaux et des tendances allogènes, relevant ou non d’une inspiration déterminée, qui peuvent s’observer actuellement au sein du continent didactique.

è En d’autres termes, et sauf exception, les communications relevant de l’axe 1 devront se référer

– soit à une recherche portant sur la manière dont la TAD est regardée, reçue, éventuellement mise en œuvre, voire mise en question, dans telle ou telle région du continent didactique ;

– soit à une recherche portant sur la manière dont la TAD permet d’analyser d’autres manières de faire et de penser présentes dans le continent didactique, quelles participent de théorisations fortement élaborées (telles la théorie des situations didactiques ou la théorie des champs conceptuels) ou, à l’autre extrémité, des prémices de constructions en chantier.

L’AXE 2. ENSEIGNER LES MATHÉMATIQUES : LA PROFESSION ET SES PROBLÈMES

è Cet axe prend appui sur deux piliers conceptuels principaux :

– celui de la profession, en entendant par cette expression l’ensemble des acteurs de l’enseignement des mathématiques, « de la maternelle à l’université », c’est-à-dire non seulement les professeurs eux-mêmes, et en particulier les professeurs de mathématiques de l’enseignement secondaire, qui forment le gros de la troupe, ainsi que leurs militants associatifs ou syndicaux, mais aussi les formateurs de professeurs, les inspecteurs et les responsables ministériels de l’enseignement des mathématiques, et encore les chercheurs sur l’enseignement des mathématiques (bref la « noosphère lato sensu » moins les « noosphériens » éphémères) ;

– celui des problèmes de la profession rencontrés dans l’exercice même du métier de professeur ou identifiés par l’observation et l’analyse des conditions et des contraintes de ce métier et reconnus par au moins une partie de la profession comme des problèmes, c’est-à-dire comme des difficultés objectives (même si elles sont d’abord subjectivement éprouvées), dignes de la mobilisation collective de certaines ressources de la profession.

è Sauf exception, les communications relevant de l’axe 2 devront se référer

– soit à une recherche s’inscrivant dans le cadre de la TAD dont l’objet est de mettre en évidence un problème de la profession actuellement méconnu, ou ignoré, voire nié, c’est-à-dire une difficulté objective de l’exercice du métier dont on s’efforcera de montrer qu’un traitement adéquat requiert une prise en charge collective de la part de la profession et en particulier de la part des chercheurs en didactique des mathématiques ;

– soit à une recherche s’inscrivant dans le cadre de la TAD dont l’objet est d’analyser en quelles façons un problème de la profession, reconnu comme tel, se trouve pris en charge par la profession, ou pourrait l’être sous des conditions à dégager.

 

L’AXE 3. THÉORIE ET PRATIQUE DES AER ET DES PER

è Les notions d’AER (« activité d’étude et de recherche ») et de PER (« parcours d’étude et de recherche ») ont pour objet de fonder une modélisation anthropologique des processus didactiques fonctionnels (et non formels), c’est-à-dire regardés dans une perspective non-monumentaliste, dans laquelle un savoir n’est pas un monument que l’on visite, mais un outillage immatériel et matériel fonctionnellement ordonné à l’étude de certains types de questions.

è Le schéma de base de cette modélisation peut s’énoncer ainsi : un processus didactique – ou, plus exactement, un processus d’étude et de recherche – a son point de départ dans un projet social visant à apporter une réponse R (à valider selon divers critères) à une certaine question Q. Une AER (relative à Q) peut être « quasi isolée », en ce sens que la question Q est rencontrée et étudiée ex abrupto. Elle peut, par contraste, prendre place au contraire dans un PER, au sein d’une lignée d’AER engendrées par l’étude d’une « sur-question » génératrice du PER. En fonction de ce schéma, et sauf exception, les communications relevant de l’axe 3 devront se référer.

– soit à une recherche analysant du point de vue de la TAD, et en particulier en termes d’AER et de PER, les processus didactiques observables en diverses institutions présentes ou passées ;

– soit à une recherche relative aux problèmes et aux possibilités du passage d’une économie didactique largement étrangère à la notion de motivation épistémologique, voire presque intégralement monumentaliste, à une économie didactique fonctionnelle formulée en termes d’AER et de PER.

L’AXE 4. LA DIALECTIQUE DES MÉDIAS ET DES MILIEUX

è Cet axe se donne pour objet une réalité plus récemment dégagée et encore largement méconnue dans le champ même de la TAD : il constituera donc un élément novateur important du congrès. Le mot de média désigne, dans ce cadre, tout système de mise en représentation d’une partie du monde naturel ou social à l’adresse d’un certain public : le « cours » du professeur de mathématiques, un traité de chimie, le journal d’un présentateur de télévision, un quotidien régional ou national, un site Internet, etc., relèvent en ce sens du système des médias. Un milieu est entendu ici dans un sens voisin de celui de milieu adidactique en TSD : on désigne en effet comme étant un milieu tout système qu’on peut regarder comme dénué d’intention didactique dans la réponse qu’il peut apporter, de manière explicite ou implicite, à telle question déterminée. Le système considéré se comporte alors à cet égard comme un fragment de « nature ». Par contraste, à propos de nombre de questions qu’on entend leur poser, les médias sont en général mus par une certaine intention, didactique ou hypo-didactique, par exemple l’intention « d’informer ». Bien entendu, un média peut fort bien, à propos de telle question particulière, être regardé comme un milieu, et être utilisé comme tel.

è L’existence d’une dialectique vigoureuse (et rigoureuse) entre médias et milieux est une condition cruciale pour qu’un processus d’étude et de recherche ne se réduise pas au recopiage acritique d’éléments de réponse épars dans les institutions de la société. Une telle exigence est en vérité consubstantielle à l’esprit galiléen caractéristique des sciences modernes de la nature et de la société, dans lequel la soumission à l’autorité cède la place à une culture partagée du questionnement, de la mise à l’épreuve par la construction de milieux idoines, déterministes ou statistiques, combinant dispositifs matériels et immatériels (enquête, expérimentation, raisonnement, déduction). En conséquence, l’un des grands problèmes éducatifs et citoyens de notre temps est celui de la généralisation de la capacité (de l’élève, du professeur, du formateur, du chercheur, du citoyen, etc.) à situer sa pensée et son action dans une dialectique des médias et des milieux adéquate à l’évaluation de ses assertions et de ses décisions. Dans cette perspective, et sauf exception, les communications relevant de l’axe 4 devront se référer

– soit à une recherche analysant, dans le cadre de la TAD, les formes et les fonctions, éventuellement vestigiales et/ou dégénérées, de la dialectique des médias et des milieux dans les processus didactiques observables en divers contextes institutionnels, scolaires ou non ;

– soit à une recherche s’inscrivant dans le cadre de la TAD et relative aux problèmes et aux possibilités du passage à une dialectique des médias et des milieux émancipatrice par rapport au postulat de l’autorité médiatique (« magistrale » ou non), quels que soient l’habitat institutionnel et le secteur de la vie intellectuelle ou matérielle concernés.

 

Antonio Estepa;  aestepa @ ujaen.es; Dernières nouvelles (cliquez ici)